mardi 29 novembre 2022


 

Invité d'Honneur BRUNO BONVALET
animations: 
atelier reliure avec le livre en main le dimanche
sorti d'un recueil d'enfants produit en milieu scolaire le samedi après midi
contes et jeux autour du mot avec la bibliothèque Georges Duhamel le  samedi après midi


jeudi 24 novembre 2022

 salon du livre historique 2022

CE DIMANCHE 27 NOVEMBRE

de 10H à 18H

SALLE LEO LAGRANGE


samedi 8 octobre 2022

A très bientôt!
 Un salon convivial pour être comme chez soi, bien, tranquille, avec un bon livre.

Une collection à compléter? Venez me retrouver.
Et si vous avez déjà tout lu, venez quand même me donner votre opinion, apporter vos critiques.

vendredi 9 septembre 2022


 LES SALONS DU LIVRE DE CET AUTOMNE

où me retrouver

2 OCTOBRE à HERMES ( Oise)

16 OCTOBRE à SAINT MARTIN DU TERTRE

20 NOVEMBRE à CERGY auprès de mon éditeur

27 NOVEMBRE à BEAUMONT-sur-OISE

3 et 4 DÉCEMBRE à LIVRE-ADAM à L'Isle-Adam

jeudi 1 septembre 2022

 




ERRATUM

et mea culpa


Chacun aura corrigé de soi-même, Page 219 la référence faite à Oradour-sur-Glane. De même, Page 242 la citation est bien de La Fontaine et non de Molière. Sans rappeler que Sartre n'est pas un département, ni la chélidoine une vilaine cicatrice.


Hormis ces énormités, ce texte est abominablement truffé, farci, lardé de fautes. Au delà d'une dysorthographie assez commune et naturelle, je m'accuse d'un abus de confiance en relecture et corrections. D'autant que, si on pointe mal ses propres fautes, j'ai pu vérifier qu'un certain nombre n’était pas dans la mouture initiale.


Il n'empêche ! Confier son texte à un professionnel ne dispense pas d'une extrême vigilance par respect pour le lecteur. L'auteur est fautif et les arbres n'y sont pour rien. Aussi le livre n'ira pas au pilon mais l'auteur au pilori !

jeudi 23 juin 2022

RENCONTRES AU JARDIN Ce samedi après-midi 25 juin à la CABANE de BUTRY: "Mots dits, Mots lus" avec Regards Croisés
La collection complète bientôt en e-boutique

mardi 14 juin 2022

1 HERON, HERON, PETITES PATTES A PONT. ____________________________________ Il y avait, à l'arrière de la bibliothèque, un havre de paix donnant sur les jardins. Il n'était pas question d'un domaine somptueux, avec des arbres remarquables centenaires. C’était juste une modeste bande de verdure aménagée et fleurie, qui descendait de la colline pour rejoindre la gare et la mairie en contrebas. Il trônait surtout, au milieu la courette nichée au dos la bibliothèque, un étroit bassin avec un jet d'eau central. L'eau était clair, son murmure résonnait et ricochait sur les pavés et la pierre blanche du lieu exigu. Des poissons rouges l'occupaient de leurs arabesques élégantes. Cette porte de derrière n'était pas si souvent ouverte car les chats, qui avaient élu domicile dans le jardin, avaient tôt fait de visiter la bibliothèque, quitte à monter jusqu'au dernier étage se lover dans les cousins profonds du coin lecture des enfants. Or c'était interdit, par une loi tombée d'on ne sait où, qu'il était fréquent d'enfreindre, tant le charme frais et sonore de ce lieu pénétrait par cette porte laissée ouverte, surtout les jours de grande chaleur comme aujourd’hui. Il y avait eu beaucoup de monde à la bibliothèque ce jour là, surtout des enfants. Ils arrivaient avec des cabas de super marché grand format bondés, qu'ils avaient peine à porter. Ils déposaient lourdement leur fardeau devant le comptoir, avec un bruit mat au sol. Puis, ils extirpaient un à un les livres, des BD pour la plupart, qu'ils amoncelaient dangereusement sur le comptoir, en des empilement incertains et bancales. La bibliothécaire, si la quantité lui semblait phénoménale, ne cillait pas derrière ses verres de lunettes, stoïque, mais consciente du travail qu'il faudrait fournir pour remettre tout ce fourbi en rayon. Depuis un moment, se faisait au-dessus de sa tête tout un tintamarre de galopades, incongru dans ce lieu paisible de lecture. Des enfants avec des parents pratiquant l'éducation « bienveillante », celle qui ne dit jamais non et ne rend pas service à sa progéniture par ce lâche laxisme. Qui les préservent aujourd'hui des frustrations, pour qu'elles leur soient demain, adultes, plus difficile à affronter. Pour le plus grand bonheur et enrichissement des psychiatres. La bibliothécaire fulminait en silence à ses réflexions, quand elle l'avait entraperçu une première fois. Juste à l'instant où elle se retournait vers sa collègue pour lui passer la référence d'un titre. Deux immenses ailes déployées qui glissaient sombres dans l'interstice du passage entre les deux immeubles. Elle avait crié. L'autre avait levé les yeux promptement. Il n'y avait rien à voir, par les fenêtres hautes latérales. Elle s'était retournée vers son acolyte avec un regard suspicieux. La bibliothécaire avait replongé le nez honteuse dans son répertoire des ouvrages, en se demandant si le surmenage et l'exaspération du raffut que lui faisait subir les despotes juvéniles au-dessus de sa tête, n'étaient pas en train d'endommager gravement ses compétences intellectuelles. Un bon moment s'était passé, durant lequel elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d’œil furtifs aux ouvertures latérales. Mais rien, il n'y avait rien. Quand soudain, alors qu'elle ne s'y intéressait plus, elle l'avait revu et sa collègue avec elle. Elles avaient quitté leur poste de vigies et couru vers l'arrière en suivant la trajectoire. 2 Il était là. Les deux pattes agrippées au rebord de pierre du bassin. Le bec venant de plonger dans l'eau tenait, frétillants encore, deux poissons, les derniers. Dérangé, il avait déployé l'envergure de ses ailes pour s'envoler, laissant le bassin vide. Les chats, qui toujours avaient espéré saisir un poisson de la patte, sans pouvoir y parvenir de par la profondeur, étaient marri d'avoir été doublé par un héron.

samedi 11 juin 2022

AGRIPPINA se dévoile, à la 23ème marche en matinée et à la bibliothèque de Parmain en après-midi.

samedi 28 mai 2022

DEDICACES LIBRAIRIES 11 ET 18 JUIN


 https://www.leslibraires.fr/livre/21294364-agrippina-veronique-freund-dorison-europa-edizioni

Dédicaces le samedi 11 JUIN à la 23ème MARCHE à AUVERS autour d'une café dédicace de 10H à 12H30 et le samedi 18 JUIN à L'IMAGINARIUM de L'ISLE-ADAM en après-midi de 14H30 à 19H

mercredi 25 mai 2022


 Les exemplaires de l'auteurs sont livrés ce vendredi

Donc en théorie AGRIPPINA peut arriver à cette date dans toute librairie qui passe commande.

mercredi 18 mai 2022

 

DÉDICACES d'AGRIPPINA
 
le samedi 18 juin de 14h30 à 19h
 
à L'IMAGINARIUM
6 Av. des Bonshommes, 95290 L'Isle-Adam

vendredi 13 mai 2022

SORTIE ANNONCÉE SEMAINE DU 20 AU 27 MAI
Le journal d'un médecin au fil des années Covid mais aussi sa réflexion face à l'état actuel de la médecine en France, ses attentes et ses déceptions, ses espoirs et ses résignations.
Une réflexion sur le comportement humain face à une situation de crise sanitaire inédite.
Sous tendu par une intrigue romancée qui rappellerait plus les polars de Bordetella Pertussis.

 

dimanche 8 mai 2022

 


NOUVELLE DE MAI



Chonchon le phacochère



Chonchon le phacochère avait été trouvé marcassin dans un terrier d'oryctérope, sur la litière de végétaux qui l'avait vu naître. S'il était habituel que la laie mette bas dans l'habitat emprunté à un cochon de terre, il n’était pas commun quel en oubli un, sur la portée de deux à sept qu'elle pouvait avoir. D'ailleurs le termitivore propriétaire attendait exaspéré en proximité. Il faisait les cents pas, en aller-retour fébriles, à vous en donner le tournis. Il fallait le comprendre. Il y avait déjà quatre mois que les sangliers des savanes, en naissant là, l'avait délogé.


Rolihlahla* avait observé le manège du cochon de terre et s'était approché du terrier. Chonchon était là, tout au fond, craintif. Il était encore tout petit, tout mignon. Rolihlahla l'avait pris avec lui et ramené au village. Il l'avait apporté fièrement à sa mère. Elle était occupée à piler du millet entourée d'autres femmes du village, avec sa petite sœur tenue par une étoffe de couleurs chamarrées vives dans le dos. Les femmes avaient vociféré avec de grands gestes pour éloigner Rolihlahla et son phacochère. Elle criait qu'il ne pouvait pas le garder, que le phacochère allait devenir très imposant, envahissant et agressif. Qu'il allait saccager les cases et que chacun ne serait plus chez soi.


Rolihlahla s'était éloigné attristé et était allé relâcher le phacochère dans la savane. Pas assez loin sans doute, l'animal était revenu. Au début, il venait chapardé la nuit, puis s'était enhardi la journée, pour finalement s'imposer au fur à mesure qu'il prenait du poids autant que de l'assurance. Il restait pourtant malvenu, aussi était-il hargneux. Il était ronchon, agressif. Il semblait toujours en colère de quelque chose. Rien ne pouvait le satisfaire. Il était belliqueux. Il fallait tout le temps le rabrouer pour ne pas se voir mordre. Mais dans la mesure où il était seul dans cet état. Il avait fini par être ignoré. Ce qui n'avait rien pour améliorer son caractère. D'autant qu'il pensait être un être d’exception, qui se devait d'être respecté comme une valeur fondamentale de la communauté.


Il avait été satisfait quand la guerre avait éclatée entre deux tribus voisines. Alors que tout le village était pour leurs cousins les plus proches, bien conscient qu'ils étaient le dernier rempart avant l'arrivé des attaquants. Lui, Chonchon le phacochère, était pour les belligérants. Ils avaient le même esprit que lui, celui de prendre le bien d'autrui et de se l'octroyer. Mais il restait tout de même assez seul, aussi était-il allé se trouver des ailiers. Il restait de disponible un chien malingre, qui n'avait plus que la peau sur les os et à peine un semblant d'os à ronger et un mouton, qui rêvait d'herbe verte.

Le chien n'intéressait plus personne. Mais quand il avait été connu que le mouton avait rejoint le puant phacochère. Lui qu'on pensait doux et inoffensif. Proche de la nature et pacifiste. Quand on avait su que cet herbivore était, par association, pour la guerre. Il avait été tondu et embroché pour finir en méchoui. Quant au phacochère, il avait continué de nuire jusqu'à la fin de ses jours. Chacun l'avait laissé croupir dans le fiel de son avanie.


*En Xhosa (langue d'une ethnie sud-africaine), le prénom Rolihlahla signifie "enlever une branche d'un arbre" ou "fauteur de troubles".

dimanche 10 avril 2022


Salon de Presles ce samedi. Une ambiance formidable. Une organisation parfaite. Merci à l'association Regards Croisés et ses "pilotes" pour ce bon moment. 


Dernières nouvelles d'AGRIPPINA!

Nous en sommes à la création de couverture. Le graphiste devrait fait ses propositions dans les prochains jours. Sortie prévue pour le SALON de PARMAIN le 15 MAI prochain. 

dimanche 27 mars 2022

 


NOUVELLE DE MARS

Saint-Lunaire


Elle entendait derrière elle des pas, secs et sonores sur le macadam. Elle avait beau se retourner, rien ni personne n'était là. Et pourtant, il y avait ces pas.

Elle était un peu esseulée ce soir là, avec un peu de vague à l'âme sans doute aussi. Un conflit de personne qui la mettait en stress. Une situation malsaine, floue et pesante. A la fois simple et alambiquée, de ce que l'âme humaine peut mettre de détours propre à s'égarer dans le relationnel.

Elle avait décidé d'aller marcher sur le sable pour oublier qu'elle était seule et se convaincre que c'était bien ainsi. Et elle y était parvenue, sur le sable du moins.

Elle avait longé la vague jusqu'au chenal. La mer était agitée. Le vent la démontait de sa rage. Il sifflait dans les mâts des voiliers tirés sur le sable, couchés sur le flanc de leur coque. Il sifflait en imitant des voies humaines en mélopées. Et le cliquetis des filins battus sur les mâts nus de leur voilure, donnait un son tout africain, à ce concert improvisé. Le soleil avait percé, métallique entre deux nuages de bronze. Alors elle était restée là, un long moment face à la mer, avec devant elle le fracas du ressac et dans son dos l'Afrique.

Le soleil à nouveau caché, elle était remonté de la plage et avait décidé d'aller jusqu'à la pointe du Décollé. Elle avait croisé le "Grand Hôtel" et avait jeté machinalement un regard à l'horloge de son fronton. Cet imposant établissement de bains, dans son style des années trente, lui avait toujours évoqué un vacherin décoré de sa crème Chantilly. Elle s'imaginait voir devant, sur la promenade, Emmanuelle Béart dans le rôle d' "Une Femme Française", relevant un peu ses jupes et jupons, sa bottine posée sur le premier échelon de la rambarde, pour aguicher les jeunes et beaux volleyeurs de la plage.

Saint-Lunaire était ainsi, resté figé à l'entre-deux guerre. Elle se dit qu'elle avait plus de facilité à laisser voguer son imagination qu'à appréhender le réel, perdu dans l'enchevêtrement des méandres de son cerveau confus. Elle avait passé les cabines de plage étroites, à rayures blanches et bleues. Elle avait pris l'escalier abrupt dont les premières marches, léchées par la mer à chaque marée, se devinaient plus qu'elles ne se voyaient, taillées dans le rocher. Elle s'était perdue à souhait dans le dédale des rues toutes similaires, si semblables à son état d'esprit du moment, sinueux. Elle avait admiré les villas, toutes plus somptueuses et ouvragées, face à la mer, sans réaliser tout de suite qu'elles étaient toutes closes et muettes de toute vie. Jusqu'à en croiser une, en assise longue et clochetons disparates avec, sur un pilier du portail, une large plaque d'étain gravée d'un bateau ventru toutes voiles dehors. Elle s'était approchée pour en lire le nom: " Le Revenant.". Elle avait instinctivement eu un petit mouvement de recul. A reconsidérer la maison, le nom était bien trouvé, tous les volets étaient fermés et le gris de la pierre la tenait fermée plus encore.

Arrivée sur la pointe, elle avait été mal à l'aise, le muret était trop bas. Elle n'avait pas réellement le vertige, elle avait la peur absurde d'être poussée à bas de falaise par une main malfaisante. Elle avait décidé de rentrer vite, avec vue sur l'autre plage, le retour de ce côté étant direct, sans complication des voies et sans lacis de ruelles. En passant devant, elle avait machinalement tourné la tête vers le chemin d'accès au rocher Napoléon, comme elle l’avait fait pour l’horloge du « Grand-Hôtel ».

C'est là qu'elle avait vu la femme. Elle remontait du « point de vue ». C'était une femme très ordinaire qui semblait se promener seule comme elle. Elle portait une jupe longue chocolat sur des bottes fauves et une veste de lainage grège, dont le col était serré par une longue écharpe dans les tons châtaigne. Ses cheveux étaient courts et blonds. Elle avait sur le nez des lunettes à larges montures d'écaille noire, rectangulaires. Une femme très ordinaire, dont elle avait pourtant curieusement enregistré chaque détail vestimentaire et physionomique en un clin d'œil.

Juste après cette rencontre entrevue, elle était tombée sur la maison inachevée. C'était une demeure immense, de granit, avec un toit d'ardoise haut et pentu, hérissé de chiens assis dans tous les sens. Elle était ouverte à tous les vents, sans porte ni fenêtre. On voyait la mer à travers. On pouvait imaginer un salon à larges baies vitrées qui jamais n'aurait été habité. Les murs intérieurs étaient tagués et des lambeaux de plastiques battaient au vent, comme des rideaux fantomatiques.

C'est alors qu'elle s'était rendu compte que la femme à l'écharpe châtaigne la suivait, en entendant ses pas dans son dos. Du moins s'était-elle imaginé que c'était elle. Elle avait pressé le pas et prit la première à gauche pour rentrer au plus court. Quand elle s'était retournée, la femme n'y était pas. Plus tranquille, elle avait repris son pas de flânerie, insouciante. Mais elle avait entendu à nouveau les pas, par intermittence, comme si à chaque fois ils s'étaient tus dès qu'elle essayait de les repérer. Quand elle se retournait, il n'y avait jamais personne. Pourtant c'était les même pas, ceux de la femme à l'écharpe châtaigne, bien frappés sur le bitume et le pavé des trottoirs. Elle était passée devant "La Louisiane", une incroyable maison de bois défraîchie, peinte en vert printemps et blanc écaillé, aux carreaux cassés laissant voir des voilages sales et déchiquetés. Et les pas s'étaient arrêtés là, définitivement. Elle s'était dit que la femme à l'écharpe châtaigne devait habiter "La Louisiane" et qu'en même temps c'était absurde.

Elle fut soulagée d'être rentrée, bien à l’abri dans le studio douillet, avec le bruit familier et rassurant du frigo ronronnant. Au moins lui semblait-il bien vivant, dans ce monde lunaire.

C'est la libraire qui avait donné l'alerte. Elle avait été étonnée de ne plus voir cette curieuse jeune femme qui tous les jours lui achetait cinq cahiers d'écolière brochés, carreaux Sieyès, en 96 pages. Elle était arrivée hors saison et s'était installée dans un studio au dessus de la pizzeria fermée. Elle avait toujours au moins deux autres cahiers, qu'elle avait achetés de la veille, sous le bras. Un jour, un des cahiers était tombé et s'était ouvert à ses pieds. Toutes les pages étaient couvertes d'une écriture illisible, avec des rajouts, des ratures et des renvois. Il n'y manquait que les "paperolles" de Proust. Seule la page de droite était écrite à l'endroit. Après, l'écriveuse repartait à l'envers à la fin du cahier, si bien que les pages se retrouvaient côte à côte, tête bêche. C'était le labyrinthe de Crête de Daidalos. Cette vision évoqua à la libraire un passage de Victor Hugo:" …qui ressemblait à un écheveau de fils brouillé par un chat." La libraire se targuait d'avoir de la culture, même si à présent sa vie se résumait à vendre des "sudoku", "la maison de Marie-Claire" pour madame et "l'auto-journal" pour monsieur, entre le premier Juin et le trente Septembre de chaque année.

Les pompiers avaient frappés plusieurs fois en appelant, puis avaient enfoncé la porte. On l'avait retrouvé dans son lit, assise avec un cahier d'écolière calé sur les genoux, la page de droite n'était pas finit d'être écrite, le stylo avait glissé à terre, la plume s'était fichée dans le parquet. Elle était calme et sereine, on aurait pu croire qu'elle dormait si ce n'était cette curieuse inclinaison de la tête. Elle avait, serré autour du cou, une écharpe châtaigne.

Il n'y avait pas eu d'effraction. La rumeur publique s'était accordée à dire qu'elle n'était pas liante, toujours seule face à la mer. Elle n'était pas désagréable mais "à part", avec ses cahiers. Et l'avis était unanime sur le fait qu'elle était très certainement dépressive. Personne ne lui avait réellement parlé mais chacun le savait. L'enquête ne s'était pas perdue en embarras compliqués. Elle n'y était pas allée" par quatre chemins". Elle avait, sans détours, conclu à un suicide.

samedi 26 mars 2022


 SALON DE MOUY

un salon du livre, c'est toujours une bonne journée entre amis

un super accueil, une super organisation et une bibliothèque-médiathèque qui achète des livres des auteurs exposants...bravo à l'équipe de MOUY.

vendredi 11 février 2022

 

NOUVELLE DE FEVRIER


La guirlande du Cap Bénat



Elle avait été conçue à Gennevilliers, dans une usine de matériel électrique, en ces temps reculés où la production était encore française. Taïwan n'avait pas encore noyauté le monopole et inondé le marché. Elle avait somnolé quelques temps en entrepôts, assez peu en fait. Elle était rapidement passée de son lieu de stockage aux mains du responsable CGT de l'imprimerie « Vifdeu-Violette ». Et, comme entre camarades on s'entraide, elle était de toutes les fêtes communistes de la corporation.


Elle avait été parée d'ampoules multicolores ; bleues, jaunes, vertes, rouges, surtout rouges. Trente mètres d'un collier de perles de lumière en faisait une illumination. Elle avait été de toutes les javanaises, de toutes les moules frites, de toutes les saucisses grillées sur bidon fendu en deux. Elle vibrait au son de l'accordéon, des discours enflammés de camarades, des citations clamées du « Capital ». Il ne se passait pas une occasion où on n'entonnait pas sous ses feux « l’internationale ».


Elle avait connu mai 68 et au décours, les grandes grèves du milieu de l'imprimerie industrielle française. Avec l'immobilisation de la production, le temps suspendu avait fait son œuvre. Le fruit avait gangrené jusqu'à son pourrissement. Les imprimeries avaient fermées les une après les autre. Bien avant d'être supplantées par l'impression numérique qui ne devait devenir florissante que trente ans plus tard.


Lors de la faillite de l'usine « Vifdeu-Violette », la guirlande s'était retrouvée abandonnée. Les rats avaient quittés le navire, ne restait que le capitaine et son état major, qui avait récupéré ce qui pouvait encore être sauvé. La distribution avait été vite répartie. La guirlande, sur le principe du : « ça peut toujours servir ! », avait échoué dans un sous-sol du Val d'Oise, au fond d'un carton ouvert de récupération.


Elle avait encore connu quelques jours heureux. Elle sortait pour Noël et grimpait jusqu'au plus haut d'un des sapins du jardin, pour le plus grand bonheur de la petite fille de la maison. Dominant la vallée de l'Oise, bien au dessus du clocher du village, elle rayonnait remarquée.


Mais la petite fille avait grandi. Elle était partie faire ses études à Paris. La guirlande n'était plus montée dans le sapin. Elle était restée oubliée, à prendre la poussière, en une petite mort annoncée.


Plus tard, quand les petits enfants étaient venus, le sapin avait beaucoup grandi. La grand-mère n'avait pas voulu que le grand-père ait l'imprudence de grimper dedans. Il était bien tenté, mais il s'était montré raisonnable. Rien ne destinait plus la guirlande à sortir un jour de sa boite.


Pourtant, lorsque le mariage de Matthieu avait été annoncé, Fanny avait prétendu créer une ambiance de guinguette dans le jardin de ses parents au Cap Bénat. On avait repensé à la guirlande de Papou, celle de l'usine « Vifdeu-Violette ». La guirlande ne s'était pas offusquée de passer du prolétaire au nanti, du « gros rouge qui tache » au champagne, des parfums d'encre d'imprimerie à ceux des mimosas, ni des bleus de travail aux mousselines vaporeuses. Elle avait accepté de troquer une cour d'usine contre une vue dégagée sur la mer.


Un peu plus tard, elle n'avait pas non plus fait sa pimbêche quand elle s'était retrouvée en plein champ, au soleil du Tarn pour le mariage d'Antoine et Noémie. Avec les cloches carillonnantes de l'église toute proche pour remplacer l'accordéon, la tresse de mozzarella ou les mignardises pour supplanter les saucisses et le Gaillac servi dans des verres à pieds plutôt que le ginglet* en gobelet plastique.


Elle avait voyagé. Elle avait rencontré du monde. Et elle restait optimiste. Elle se disait que Lou, Margot et Charlie étaient bien en mesure de la retrouver un jour et d'en faire bon usage. Ce qui dénote, de la part de cette guirlande d'une grande tolérance et ouverture d'esprit, que bien peu d'humain, vissés sur leurs certitudes, sont en mesure d'avoir.



Ginglet* vin blanc servi avec des harengs lors de la foire Saint-Martin de Pontoise

mercredi 9 février 2022


 Il devancera peut-être AGRIPPINA...

En tout cas il est en corrections actives. C'est un Bordetella Pertussis "pur jus" celui-là. Attention! Pour les fans inconditionnels, il n'est autre que la réécriture de l'Homme de la maison carrée, totalement retravaillé et augmenté.

Un plaisir a conforté cet exercice et je me suis aperçue que, tout en étant un polar avec son intrigue très spécifique et totalement de fiction pure, l'état d'esprit, pour ce qui est du vécu d'écriture, était assez proche de celui d'Agrippina.

Si l'un est le journal d'un médecin face à une situation sans précédent. L'autre est émaillé des réflexions d'un médecin dans la complexité des situations auquel il est confronté. A vingt ans d'intervalle, c'est édifiant pour son auteure.

 

mardi 11 janvier 2022


 Des nouvelles d'Agrippina!
 

Après avoir nourri les pages de ce blog durant deux ans de bataille au quotidien.

Après avoir disparue parce que son auteure nous avait prévenu qu'elle serait éphémère.

Agrippina a éveillé l'intérêt d'un éditeur. Elle est en pleine correction. Elle sera prête dans quatre mois tout au plus. Et surtout, elle pourra être commandée dans n'importe quelle librairie de l'hexagone, où des cinq pays d'Europe où son éditeur est implanté. 

jeudi 6 janvier 2022

 

NOUVELLE DE JANVIER

Au Danton !



« C’est moi qui invite ! »

A l’invective dans son dos, le visage d’Eva s’était illuminé.

« Sam ! »

Elle n’avait pas entendu cette petite phrase depuis des années. C’était une blague entre eux, d’étudiants. Le premier qui surprenait l’autre lançait : « c’est moi qui invite ! » et le piégé devait payer la note.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

« Moi ? Je n’ai jamais quitté la rue de l’école de médecine ! Je sors de donner un cours. Mais toi ?»

« Je sors d’une journée de conférences aux cordeliers. »

« Celle sur l’hypnose ? Tu sais que je travaille en neuroscience sur le sujet. »

« Incroyable ! » Eva avait éclaté de rire.

Ils avaient toujours été raccord tous les deux. Ils s’étaient découverts des années auparavant en neurologie. Sam était interne de spécialité et Eva était son externe.

Ils s’étaient tout naturellement dirigés vers le Danton, leur QG de l’époque. Ils s’étaient attablés pour se résumer les trente années qu’ils avaient passées l’un sans l’autre.

« Tu écris en plus ! Carole m’a passé tes bouquins. Je me suis baladé sur ton blog. J’ai vu que tu avais plein de petits camarades dans une association littéraire. »

Une ombre infime était passée sur le visage de son amie. Sam lui connaissait cet air chafouine spécifique. Il était celui de la contrariété liée à une attitude déloyale. Eva avait toujours eu un vrai problème avec les sentiments d’injustice, de trahison, de malhonnêteté. Tout ce qui malheureusement fait la trame des relations humaines. Il avait gratté un peu. Elle lui avait parlé de Ray Lech.

Ray avait rejoint l’association six ans plus tôt. Eva l’avait trouvé fat et vaniteux. Il l’incommodait, toujours tout en flatteries caressantes. Comme elle semblait être la seule à ne pas succomber à son irrésistible charme, il l’avait prise d’assaut. Il voulait coûte que coûte écrire avec elle un roman à quatre mains. Ce devait être le roman du siècle. Les plus grands éditeurs parisiens allaient se l’arracher. Elle avait décliné la proposition poliment. Il avait insisté. Il revenait régulièrement à la charge. Elle avait fini par refuser fermement. Vexé il avait jeté son dévolu sur une amie d'Eva pour espérer la contrarier. Ray avait embobiné et subjugué Sib. En un rien de temps, elle était sous sa coupe. Elle ne voyait et ne jurait plus que par lui. Ray s’était employé à dresser sa soumise contre celle qui avait eu l’outrecuidance de lui résister. Il avait spéculé sur un petit différent qu’Eva avait avec son amie Sib. Elles œuvraient ensemble à mettre sur pied un concours de nouvelles. Sib, contre l’avis d’Eva, avait récemment imposé que ce concours ne soit plus ouvert aux membres de l’association. Alors, ce sachant, Ray avait quitté l’association pour concourir.

« Élégant ! » avait appuyé Sam.

L’arrivisme de l’attitude avait définitivement dégoûté Eva du personnage. Le hasard malheureux avait voulu que son texte soit retenu.

« Dommage ! » réprima Sam.

« Ce n’est pas fini ! Tu vas voir… » Promis Eva.

Lors de la mise en page du recueil regroupant les textes retenus, l’éditrice s’était aperçue que celui de Ray n’était pas au format. Il n’avait pas respecté le règlement.

« Alors il a été viré et ça a fait toute une histoire… » Conclu Sam.

« Pas du tout ! Il lui a été proposé de réviser sa copie. » Expliqua Eva.

« Pourquoi pas ! » Persifla Sam.

« Ah ! Mais ça n’a pas convenu à sa grandeur, qui nous a fait le jeté de toge par-dessus l’épaule du « moi vivant, jamais ! » »

« Stupide ! » déplora Sam. « Tu ne l’as pas laissé faire, là ? »

« Bien sûr que non ! Et je me suis mis tout le monde à dos. Il a fait sa victime. »

« Normal ! » Conclu Sam laconique.

« Le mieux est qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il avait souligné que sa nouvelle ne faisait que trois pages et demi, encombrement qu’il avait obtenu en réduisant les espaces entre les lignes. »

« Tricheur avec ça ! » nota Sam.

« Et tu ne sais pas la posture qu’il a pris après.» S’exclama Eva furieuse.

« Si ! Il a nié. Il a dit que ce n’était pas lui, ou que ce n’était pas de sa faute. » Trancha Sam.

« Comment tu le sais ! » s’interrompit Eva interloquée.

« Je peux même t’indiquer presque à coup sûr qu’il a désigné ta copine comme responsable. » Ajouta Sam futé. Eva fronçait les sourcils sans rien comprendre.

« Mais enfin Eva ! Tu as perdu tes neurones ? Tu étais n’étais pourtant pas la plus nulle d’entre nous dans ce domaine. Réfléchis ! Les trois phases ! Toujours les mêmes ! Immuables ! L’attitude outragée, signant l’intolérance à la frustration. La victimisation. Et, troisième phase… »

Sam stimulait la réflexion d’Eva.

« Le déni ! » Avait explosé Eva.

« Ah ! Quand même ! On en a pourtant passées, des heures, à se demander comment et pourquoi des individus, tous si différents sur le plan de leur intelligence, de leurs connaissances, de leurs cultures, devenaient tous si semblables quand il s’agissait de pathologies psychiatriques. » Appuya Sam.

« Tu as raison. » Admit Eva.

« D’autant que celui-là est un modèle du genre. Il est « le » pervers narcissique par excellence. D’ailleurs, il me le faut. Tu vas me le prêter pour étude de cas. » Acheva Sam.

« Comment veux-tu ? » Objecta Eva.

« On va faire comme il a fait avec ta copine. On va le manipuler.» Appuya Sam.

« Il n’acceptera jamais. » Contesta Eva.

« ta-ta-ta ! Il suffit de flatter son ego. La recherche médicale s’intéresse à lui. Ce n’est pas rien !» Suggéra Sam.

« Ce n’est pas honnête. » Opposa Eva.

« Parce qu’il a été honnête lui ? Tu trouves qu’il est respectable ? Si tu me démontres qu’il y a la plus petite once de bonne foi dans sa conduite, j’arrête là. »

Le ton de Sam était colérique. Eva avait pris un temps de réflexion. Elle n’avait pas d’objection à faire. Sam lui exposa son projet.

« Je travaille sur l’imagerie cérébrale en état hypnotique. Il n’est plus à démontrer qu’un plus haut débit de flux sanguin est mis en évidence dans certaines zones corticales sous hypnose. Je m’intéresse à répertorier, selon les pathologies, un index cartographique.»

« Intéressant ! » releva Eva enthousiasme.

« Regardes ! »

Il lui faisait défiler sur sa tablette le schizophrène, le bipolaire, le dépressif, avec des différences d’imprégnation étonnantes et significatives.

« Il ne me manque que ton pervers narcissique ! »

« Normal. Ce type d’individu n’a pas d’intérêt à la guérison. Il a beaucoup trop de bénéfices secondaires à rester en dysfonction. » Remarqua Eva.

« Tu as raison. Mais l’avantage que j’ai sur celui-là est que je connais, grâce à toi, ses points faibles. Je vais le ferrer comme le renard au pied de l’arbre du corbeau. Soit jeudi à mon laboratoire de Jussieu. »

« Si tôt ! » s'étonna Eva.

Eva avait été sur place à l’heure dite. Elle avait rejoint Sam dans un réduit sombre et étroit, truffé d’écrans et de pupitres, avec vue sur la salle de soins par une vitre sans tain. Ray Lech était déjà installé dans l’espace aseptisé, blanc et carrelé. Demi-allongé sur un confortable fauteuil de relaxation, il était bardé de capteurs, la tête coiffée d’un bonnet à électrodes. Il paraissait un peu inquiet et, comme à son habitude, en faisait trop. Il badinait avec la jolie blonde en blouse blanche. Elle vérifiait l’installation, imperturbable.

« Ton sujet ! » désigna Sam abrupt. « Ingrid va débuter l’induction et tu prendras le relais. »

« Mais ! il va reconnaître ma voix ! » Objecta Eva.

Samuel éluda l’objection et alluma un témoin indiquant à Ingrid que l’expérience pouvait commencer. La jeune femme était très efficace. Ray se trouva rapidement en conscience modifiée, après avoir prétendu fanfaron qu’il serait difficile à hypnotiser.

« À toi. » Sam avait ouvert un micro à Eva et l’avait enjoint à faire revivre à Ray la tromperie qu’elle lui avait relatée. La mouvance sur les écrans des zones irriguées ou non était impressionnante, repérant les mystifications, confirmant les influences. Eva l’emmenait dans ces moindres retranchements, allant jusqu’aux limites, l’obligeant à se mettre à nu. Il était en souffrance, tentait de résister sans pouvoir y parvenir. Jusqu’à ce qu’elle décide de franchir la porte et d’aller à son oreille. Sam s’était affolé. Elle allait le sortir de sa transe et faire capoter l’expérience. Mais elle lui avait juste glissé quelques mots, que personne n’avait entendus. Elle était revenue dans le sas pour la phase de réveil. « Que lui as-tu-dis ? »

« C’est moi qui invite ! Demain au Danton 14h ! »

Le lendemain, Eva attendait Sam en terrasse. Il faisait beau.

« On attend quoi ? » demanda-t-il avant même d'avoir fini de s’asseoir .

« Lui ! »

Ray sortait de la bouche de métro. Il s’était dirigé droit sur la statue de Danton, l’avait escaladée, enlacée et embrassée sur la bouche.

« C’est pas vrai ! Tu lui as fait le coup du parapluie d’Erickson*. »

« Exactement. »

« Je suppose qu’il va revenir. »

« Tous les jours, à 14heures. »


* Erickson, un des pairs incontesté de l'hypnose, assurait sa publicité en glissant lors de ses séances la suggestion d'aller ouvrir un parapluie sur le parvis de l'église. La quantité des parapluies déambulant assurait sa notoriété.


 SALON DE MOUY 2024 Un accueil chaleureux.  Une journée des plus agréable.  Des échanges, des bons mots et des dédicaces. Tout ce qu'on ...