Chapitre
XII
Le
chat de Mira.
Se présenta en remplacement une petite
brune piquante portant une petite robe charleston noire entièrement
transparente surpiquée de strass. Elle avait un énorme magnolia de satin crème
au cou, penché à droite. Elle se mit sans façon sur ses genoux, lui agaçant une
oreille des doigts et de la bouche. Dès qu'il eu posé la main sur sa cuisse et
sentit la peau tiède sous le tissu léger, il su que le moment était imminent et
accepta de monter immédiatement. Il avait consommé de suite, brouillon et un
peu bâclé. La fille en avait été amusée et émue. Elle lui avait autorisé un
deuxième coup pour rien à condition de ne rien dire à la maquerelle. Et c'était
mieux. Il s'était rejeté sur le dos haletant, étourdi et satisfait. Les yeux
rivés au miroir du plafond, il s'y voyait comme d'ailleurs. Il avait savouré un
bref instant sa petite victoire, puis il avait fallu redescendre. Comme il
attendait Julien, la petite brune était parti s'occuper d'un autre client. En
repassant devant lui, elle lui avait glissé: "C'est elle Athénis."
Edwards regardait justement machinalement cette blonde qui descendait avec un
gros bourgeois essoufflé et rubicond. Elle avait le regard triste et l'œil
cerné. Elle paraissait flétrie. Ce n'était pas son Athénis si provocante et
pétillante de désir de la carte postale.
"Athénis"
la héla la brunette sans lâcher son nouveau fiancé "Athénis, viens. Un
client qui est là pour toi. Tu verras, il a une couille énorme." Et elle
entraîna son pigeon vers l'escalier, laissant Edwards à son affaire.
Edwards fut surpris et
un peu flatté par cette dernière remarque. Il n'aurait jamais pensé que cette
infirmité puisse un jour lui servir de carte de visite. Cà allait être le cas,
définitivement. Personne n'allait jamais retenir son prénom dans les maisons de
passe. Ce serait partout: "le type à la grosse couille."
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